G.W. Pabst, un cinéaste enlisé dans l’Histoire
Rowohlt 2023 – 472 pages
Dans son dernier roman, Daniel Kehlmann dresse le portrait du réalisateur Georg Wilhelm Pabst – opposant au nazisme qui s’est pourtant laissé embrigader par l’industrie cinématographique allemande sous le Troisième Reich. L’auteur joue une fois de plus avec la fiction et la réalité historique et nous offre un roman historique passionnant.
L’un des plus grands du cinéma, peut-être le plus grand réalisateur de son époque : à la prise du pouvoir, G.W. Pabst tourne en France ; fuyant les horreurs de la nouvelle Allemagne, il se réfugie à Hollywood. Mais sous le soleil de la Californie, le réalisateur mondialement connu n’ plus reconnu. Même Greta Garbo, qu’il a immortalisée, ne peut pas l’aider. Et c’est ainsi que Pabst se retrouve, presque sans le vouloir, dans son pays natal, l’Autriche, qui s’appelle désormais l’Ostmark. La nature barbare du régime est ressentie avec acuité par la famille revenue au pays. Mais le ministre de la Propagande à Berlin exige que le génie du cinéma travaille pour l’industrie cinématographique allemande. Alors que Pabst croit encore qu’il résistera, qu’il ne se pliera à aucune dictature autre que celle de l’art, il a déjà fait le premier pas vers un enlisement sans retour. Le roman de Daniel Kehlmann sur l’art et le pouvoir, la beauté et la barbarie, montre ce dont la littérature est capable : faire émerger la vérité par l’invention.
„Trotz aller Dramatik schafft es Daniel Kehlmann auch immer wieder, brüllend komische Momente in diese Geschichte einzubauen. Im Grunde beschäftigt sich « Lichtspiel » mit einem aktuellen Thema: Mitläufertum. Warum läuft jemand mit, und wann macht er oder sie sich schuldig? Daniel Kehlmann hat einen großartigen Roman darüber geschrieben – eines der besten Bücher dieses Jahres.“
Maren Ahring NDR
„Die Kunst ist nicht so heilig, dass man für sie über Leichen gehen darf. Einmal, an einer entscheidenden Stelle des Romans, während Dreharbeiten im « Dritten Reich », sagt Pabst: « Die Zeiten sind immer seltsam. Kunst ist immer unpassend. Immer unnötig, wenn sie entsteht. Und später, wenn man zurückblickt, ist sie das Einzige, was wichtig war. »“
Adam Soboczynski – Zeit online