Voyage d’études en Frise orientale

Le 6 juin, un groupe d’étudiant.e.s de l’Université de Nantes accompagné par notre directeur Martin Krechting & notre DAAD-Sprachassistent Arne Hintz est parti pour un voyage itinérant dans le nord de l’Allemagne. Sur leur trajet, le groupe a fait escale à Cologne : voici un petit souvenir devant la cathédrale de Cologne !

Escale à Cologne

Après l’arrivée dans la ville universitaire d’Oldenburg dimanche 6 juin au soir, première étape de son voyage, le groupe a commencé la journée du lundi 7 par la découverte du « Plattdeutsch » avec une présentation & un atelier au Heinrich-Kunst-Institut, puis un rallye à travers la ville d’Oldenburg. Celui-ci a été préparé en coopération avec Etienne Légat, étudiant allemand à Oldenburg qui a réservé un magnifique accueil dans sa ville au groupe, lui a permis de déjeuner au restaurant universitaire en temps de pandémie et lui a également fait découvrir le campus de la Carl Ossietzy-Universität d’Oldenburg avant le rallye en fin de journée.

Mardi 8, le groupe a commencé la journée en se faisant tester pour la première fois du voyage, condition préalable pour pouvoir découvrir ensuite la très belle exposition « Jüdisches Leben in Oldenburg » sur la vie juive locale au musée régional d’art et d’histoire culturelle qui se situe dans le château de la ville. Après un déjeuner sur place, l’heure du départ avait déjà sonné et le groupe est parti rejoindre l’est de la région en gagnant la jolie ville de Jever. Non pas pour y découvrir la bière du même nom, mais pour visiter le Gröschler-Haus (« Zentrum für judische Geschichte und Zeitgeschichte der Region Friesland »), un centre d’histoire juive et d’histoire contemporaine locale de la région de la Frise où le groupe était attendu. En arrivant à Jever, plusieurs membres du Gröschler-Haus l’ont même accueilli à la gare ! Après une promenade en ville et la découverte des locaux et des activités du centre, le groupe est reparti pour rejoindre le soir la côte de la mer du Nord, une journée bien chargée !

Les trois jours suivants, le groupe a été hébergé dans le petit village de Werdum, à quelques kilomètres de la côte. Le premier matin, le réveil a sonné bien tôt pour démarrer la randonnée du continent jusqu’à l’île de Spiekeroog à travers la vase : 5h du matin, en raison des marées, une expérience inoubliable à tous points de vue ! Après 12 km de traversée les pieds dans la vase et en suivant un guide, le groupe est arrivé sur l’île de Spiekeroog avec au programme : découverte du « tourisme doux » et visite guidée de la maison des parcs nationaux de Wittbülten. Il s’agissait de découvrir le développement durable sur l’île.
Une journée très nature en somme !

Le lendemain, la journée a été bien remplie : après un rallye à vélo le long de la côte, pour découvrir la région, les étudiant.e.s ont assisté en ligne à une présentation sur la Shoah à l’Université de Brême. La pandémie ne nous permettant pas d’assister en présentiel à des cours dans les universités allemandes, une participation à des cours en ligne du département de cultures et de langues romanes de l’Université de Brême a également été organisée.

Le 10 juin, le groupe est reparti dans la matinée vers la prochaine destination du voyage itinérant, la ville d’Aurich, ville dont est originaire notre collègue Arne Hintz. Un déplacement en bus, Aurich n’ayant pas de gare ferroviaire. Le groupe y a également été hébergé à l’Auberge de jeunesse où il a réalisé un autotest surveillé dans la soirée, afin de pouvoir poursuivre avec la suite du programme qui l’attendait.

Avant ce test, dans l’après-midi, peu après l’arrivée sur place, le groupe avait découvert la Ostfrisische Landschaft (une association régionale pour la culture, la science & l’éducation) de Aurich, où son directeur nous avait présenté l’histoire et les activités de la région de la Frise orientale et le rôle de son institution à travers l’histoire pour l’identité de la région. Le groupe de Nantais.es est ensuite allé visiter un parc éolien à Westerholt, dans la banlieue d’Aurich, qui offre une possibilité rare : celle de pouvoir monter sur une plateforme en haut d’une éolienne à 62m de hauteur ! Et que dire de l’architecte de cette plateforme, Norman Foster himself, connu entre autres pour la coupole du Reichstag à Berlin, ou en France pour le Carré d’art, Musée d’art contemporain de Nîmes. Il n’existe que 2 plateformes de ce type en Allemagne et seulement 8 dans le monde entier ! Quelle vue depuis cette hauteur !

Après une nuit sur place, Arne Hintz, Martin Krechting & le groupe ont quitté la ville d’Aurich et se sont rendus toujours en bus au Moormuseum à Moordorf, avant d’enchaîner le voyage vers Emden, plus grande ville de la région de la Frise orientale et dernière étape du voyage avant Brême. Peu de jours avant, Emden avait été classée zone d’incidence forte au coronavirus avec plus de 100 cas de Covid pour 100 000 habitants si bien que le séjour du groupe y avait longtemps été incertain. En arrivant sur place, la ville avait retrouvé un peu de vie, mais beaucoup de magasins étaient encore fermés et les rues étaient encore bien désertes… L’auberge de jeunesse n’était même pas encore officiellement réouverte, mais la directrice tenait à recevoir le groupe si bien que celui-ci a pu profiter de l’auberge pour lui seul! La promenade en soirée dans le quartier du port sur des chemins qui longeaient l’eau a ensuite donné un rapide, mais très joli aperçu de cette ville où l’eau semble partout.

Dans la matinée, le groupe s’est à nouveau fait tester en vue de la visite de la Kunsthalle d’Emden, le musée d’art de la ville qui héberge entre autres la collection de Henri Nannen, figure importante du monde de la presse de l’après-guerre en Allemagne. Après un déjeuner sur place, le groupe est reparti dans l’après-midi pour Brême, étape finale du voyage itinérant.

Le 13 juin au soir, Melanie Blank, une ancienne lectrice du DAAD en Colombie est venue chercher le groupe devant l’hébergement dans le quartier de la gare pour un premier tour en ville qui a permis au groupe de découvrir les quartiers du Schnoor et du Viertel où il a dîné. Le groupe a été hébergé à Brême jusqu’à son retour en France jeudi 17 juin,

Lundi 14 juin, nos collègues et les étudiant.e.s ont fait depuis Brême un aller-retour à Hambourg, pour une visite du mémorial de l’ancien camp de concentration de Neuengamme dans la banlieue de Hambourg. La visite s’est faite individuellement ou à plusieurs avec un audioguide très complet et bien fait. Pour plusieurs des participant.e.s, il s’agissait de la première visite du site d’un ancien camp de concentration et cette expérience fut très marquante pour tout le monde. Dans l’après-midi, le groupe est revenu dans le centre-ville de Hambourg où Martin Krechting a fait une petite visite de la ville où il a vécu pendant plusieurs années. Après un énième test en vue du programme du lendemain, le groupe a découvert le site de l’Université de Hambourg avant de finir la journée en se restaurant dans le quartier universitaire et de rentrer en train à Brême.

Le deuxième jour à Brême a été marqué par un deuxième départ à l’extérieur de la ville, cette fois-ci dans la ville de Bremerhaven, ville portuaire qui fait partie de la ville-état de Brême. A Bremerhaven, le groupe avait rendez-vous au Klimahaus (Maison de climat) pour en apprendre plus sur les différentes zones climatiques de la planète et la menace ou plutôt la réalité du réchauffement climatique à travers un voyage sur les différents continents. De Bremerhaven, le groupe est ensuite reparti en direction du sud pour découvrir le village d’artistes de Worpswede, connu pour sa colonie d’artistes de la fin du 19e et du début du 20e siècle dont l’artiste la plus connue en France est probablement Paula Modersohn-Becker. Une première grande rétrospective lui avait été consacrée il y a quelques années seulement en France. Une nouvelle journée bien chargée qui s’est terminée par une soirée à l’Institut français de Brême à l’occasion du match de foot entre l’Allemagne et la France. Le groupe est arrivé un peu avant l’heure à l’Institut, accueilli très chaleureusement par la directrice de l’Institut, Phanie Bluteau, pour y découvrir une exposition de photos du bunker Valentin dans le quartier de Brême-Farge, un des camps extérieurs de l’ancien camp de concentration de Neuengamme. Par un très heureux hasard, le groupe a rencontré sur place la directrice scientifique du mémorial du bunker Valentin Christel Trouvé qui a eu la gentillesse d’informer le groupe sur l’histoire du bunker et sur les activités du mémorial.

Le dernier jour du voyage était placé sous le signe de l’histoire coloniale de l’Allemagne en général et de la ville de Brême en particulier. Le groupe a visité le Überseemuseum (Musée de l’outre-mer), un musée précurseur dans le débat autour de la restitution des œuvres spoliées pendant l’époque coloniale avant de suivre une très bonne visite guidée dans le quartier de la Überseestadt sur les traces de son passé colonial… Sur le chemin du retour vers le centre-ville de Brême, le groupe ne pouvait ensuite pas échapper à la visite de ce qui était au départ un monument à la gloire du colonialisme pour ensuite être rebaptisé monument anticolonial, à savoir l’éléphant de Brême. Pour finir non seulement la journée, mais aussi le voyage, tout le monde s’est ensuite retrouvé pour le dîner dans un restaurant de la Schlachte au bord de la Weser, fleuve qui traverse la ville. Après une ballade nocturne pour rentrer à l’hôtel, il fallait préparer les bagages pour un départ tôt le lendemain matin dès 5h40…
Encore un beau programme pour cette dernière journée !

Enfin, le 17 juin, Martin Krechting, Arne Hintz et le groupe sont rentrés du voyage d’études à Nantes après deux semaines ensoleillées et riches en découvertes en Allemagne du Nord ! Merci beaucoup à l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) et à la FLCE de l’Université de Nantes pour leur soutien sans lequel le voyage n’aurait pas pu être réalisé, merci surtout au magnifique groupe de participant.e.s qui a joué le jeu d’un voyage itinérant dont la réalisation était longtemps suspendue à l’évolution de la situation sanitaire. Qui aurait cru possible quinze jours avant le départ à un voyage en Allemagne du Nord dont nous sommes rentrés.e.s non seulement bien bronzé.e.s et sans aucun cas de Covid-19…

Retour en France : dernière photo de groupe à Paris